Histoire d'une mauvaise photo

C'est l'histoire d'une mauvaise photo qui cache un souvenir.
Le chat norvégien (mal) encadré était malade et ne pouvait pas quitter la maison.

Le RAW+JPG de départ serait à mettre à la poubelle, mais il y a un beau mouvement de la crinière de fourrure, le regard fixe... et justement le souvenir d'un mauvais moment de maladie.

Je vais laisser de côté les réglages de départ du LX100.



Donc, avec Silkypix sur le RAW :

- J’ai laissé le style de photo original de Panasonic : NATUREL
- J'ai redressé l'image et corrigé un peu les lignes verticales
- correction de l'exposition : +0.30
- correction hautes lumières : -5
- valeur de contraste : 1.85 (brusque augmentation)
- valeur de centre-contraste : 0.56 (très fort décalage du centre-contraste vers des tons plus foncés)
- valeur du niveau de noir : +10
- dehaze : +7

Tout cela a servi à préparer le RAW à recevoir une forte variation de couleur personnalisé, à l'aide de l'outil courbes. Donc, sur les courbes :

correction L (0>2)
correction R + correction G + correction B comme dans l'image suivante:



Bref, j'ai beaucoup augmenté le rouge et un peu le vert, dans les tons sombres, et baissé le bleu dans les médiums. Cette tonification m'a permis d'avoir des couleurs très denses et chargées avec des tons très chauds. Enfin, j’ai abaissé la saturation globale de 1 à 0,82 pour éliminer l'excès et résoudre les problèmes de gamut.

J'ai choisi ces nuances pour faire le lien entre les couleurs rouge terre du tapis et le reste de la photo (chat et arrière-plan). Bien sûr sans corrompre le blanc de la porte.

Pour accentuer le sujet (le chat), j'ai fait 3 choses :

- avec l'outil de correction partielle, j'ai créé un filtre circulaire pour donner plus de luminosité au centre de la photo (luminosité + 10, flou 75)

- avec le même outil j'ai créé une petite zone-brosse pour les yeux et le bout du nez (netteté +20)

- avec l'outil de contrôle pour les objectifs photographiques, j'ai diminué la luminosité sur les bords de l'image en simulant l'ombrage de la lumière (-2 pour une angle de 125mm)

Pour la démosaïcisation :

demosaicing engine : clear view (70%)
shapering : natural sharp (outline emphasis 15, ringing artifact 20)
noise reduction : standard, color distortion 22, smoothness 22, reduce moire

A ce stade, j'ai exporté le TIFF 16 bits sans compression.
Avec DXO Perspective Effect j'ai corrigé la perspective et le volume, mais seulement horizontalement. En effet, j'avais encore des problèmes avec les lignes de la porte mais je ne voulais pas déformer le chat.

J’ai ensuite exporté le TIFF 16 bits à nouveau sans compression.

Retour à Silkypix et dernière étape sur le TIF :

- J’ai réduit le fichier de 4038x3034 pixels à 1024x769 pixels pour le partager en ligne.

La photo finale :



Considérations finales :

J'aime la fourrure du chat, elle est douce, riche en détails dans les nuances de couleurs même si on sent un peu de mouvement. Le micro-détail "exagéré" ici me semble inutile et nuisible. J'ai préféré "cacher" certains défauts de la photo en unifiant les couleurs du chat avec le fond, c'est pourquoi j'ai travaillé les courbes à la main.


Ah, le chat se porte à nouveau bien  

salut , je préfère la 1 ,

C'est parfaitement compréhensible.
C'est la raison pour laquelle, dans 90% des cas, je préfère une bonne photo jpg directement dans l'appareil.
Le traitement graphique (agressif) des fichiers bruts est toujours très subjectif, la photographie devient une "image" et le contact avec la réalité tend à se perdre.

La 2 on dirait une image lumière artificielle

Mon but, dans cet exercice, était d'expliquer comment on peut réaliser n'importe quel type de virages (très précis et très rapides) même avec Silkypix. J'ai choisi cette photo à des fins éducatives uniquement.

S'il s'agissait simplement d'une "lumière artificielle", le point blanc aurait également changé.
Au lieu de cela, le blanc a été neutralisé tandis que toutes les couleurs ont "bougé".
C'est la différence lorsqu'on travaille sélectivement sur des courbes L,R,G,B et sans masquage ni pinceau.

Dans les autres programmes, nous utilisons par exemple des LUTs et des filtres, puis nous créons des masques, des méthodes de mélange, des brosses, etc. (Affinity, Photoshop, Luminar, DXO, etc.)

Avec Silkypix, tout fonctionne un peu différemment.
Il n'y a pas de niveaux multiples et tout le travail de post-production est effectué sur le fichier brut (c'est-à-dire non pas sur le TIFF/JPG mais sur le RAW lui-même).

C'est un grand avantage (pour la précision et la richesse de l'information) mais aussi un inconvénient (pour la lenteur et les limitations).

J'aime la philosophie de Silkypix, car je trouve que la post-production sans niveaux multiples ni masquage trop explicite ( au niveau d'un pixel ! ), est "meilleure" dans le sens où vous gardez la photographie dans son ensemble. Le résultat final est plus harmonieux et cela se remarque surtout dans les tirages photographiques.

Mon exemple de développement du RAW est également un classique de la photographie argentique, il suffit de penser au célèbre RedScale film de Lomography.

Ma préférence pour la 1 itou... Sur la 2 des teintes trop chaudes et magenta écrasent le contraste.

Belle démonstration. Merci du partage.

nocram a écrit:

Avec Silkypix, tout fonctionne un peu différemment.


C'est un grand avantage (pour la précision et la richesse de l'information)

J'aime la philosophie de Silkypix...... .... Le résultat final est plus harmonieux et cela se remarque surtout dans les tirages photographiques.

+1

J'avais beaucoup utilisé Silkypix quand j'avais les petits LX 3 et 7 , surtout le 7 avec son capteur "BSI" , ça avait du repousser le passage au M43 pendant plusieurs années ( le temps d'avoir des sous )

De plus , la documentation ( en français ) est très claire et détaillée et permet de comprendre le "développement "

Après,au passage au M43 ,j'ai peu utilisé, principalement du JPG direct.

Avec le recul , je me dit que j'aurais dû, j'avais mal appréhendé l'écart surprenant de rendu sur mon nouvel écran dès qu'on quitte le JPG..

Puis , en même temps, je n'avais plus envie de ne passer que quelques secondes pour " développer " .

Personnellement j’ai beaucoup de mal avec Silkypix Je l’ai testé plusieurs fois et j'ai finalement abandonné car je n’arrive pas à un résultat qui me convient

Du fait de son approche très différente , mais plus dans la vraie logique des choses , je pense qu'il est assez difficile de "basculer" dessus .
Perso , j'ai commencé avec , il était fourni dans de CD de l'appareil ...

Puis , j'ai bien testé d'autre logiciels , mais pas aussi souples et fins que Silkipix

L'avantage avec un boitier Pana , c'est que ensuite , tu "exportes" tes paramètres de développement types dans l'APN , et tu obtiens un JPG direct assez proche de tes habitudes selon ton type de photos